4,3 millions $US, c’est le sommet atteint par un plat paysage à une vente aux enchères chez Christie’s, en 2011 dernier à New York. Intitulé « Rhein II », ce tirage de grandes dimensions (3,80 m x 2,99 m) du photographe allemand Andreas Gursky, a donc décroché – temporairement – le titre de photographie la plus chère du monde.

À noter le rôle du facteur rareté  : « Rhein II  » n’a été tirée qu’en six exemplaires et c’est le tirage n°1, plus grand que les cinq autres, qui a été vendu ici.

Gursky semble être actuellement une valeur sure dans le monde de la photographie contemporaine, puisqu’en 2007, sa photographie « 99 Cent II Diptychon », avait été adjugée 3,35 millions de dollars

Des sommes qui laissent songeur… mais sont-elles représentatives de l’état du marché de la photo d’art contemporaine?
Si de telles ventes demeurent exceptionnelles, il semble que le secteur affiche une assez bonne santé, du moins dans les circuits européens et américains réputés. Un article de la revue Artprice paru en 2009 rappelait qu’entre juin 1997 et juin 2002, les prix de la photographie contemporaine ont augmenté de 140%, ce qui en fait l’un des segments les plus porteurs du marché de l’art. Selon la même source, le secteur attire les collectionneurs les plus jeunes. Outre la réputation des artistes, la qualité des tirages serait un facteur déterminant dans les choix des collectionneurs.

Au Québec, la situation du marché de la photo contemporaine est plus fragile. Le galerie Éric Delvin, dans la revue du consortium interuniversitaire Érudit (http://id.erudit.org/iderudit/21223ac) estime qu’ici, « la photo souffre d’un manque de tradition, non pas dans sa pratique mais dans sa mise en marché ». Peu de galeries exposent des photographies et de plus, le nombre de galeries se réduit radicalement à Montréal. Il espère la mise en oeuvre d’une sorte de manifeste de la photographie québécoise, sous forme d’une exposition majeure qui traverserait les frontières afin de faire rayonner l’art photographique québécois.

Les talents ne manquent pas, il faudrait donc permettre plus de rencontres avec le public.

La Griffe